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Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

De Edouard de Parseval-Deschênes en 1805 à Hervé de Parseval en 1971, quinze officiers de la famille de Parseval se sont succédés dans cette prestigieuse école. Cette page est dédiée aux cyrards de la famille et à leurs descendants.

Ils s'instruisent pour vaincre

d'après le site officiel de l'école

Fondée par le premier consul Bonaparte le 1er mai 1802, L’école voit réellement le jour en 1803 au château de Fontainebleau, qu’elle partage avec la cour impériale. L’école est destinée à former des officiers d’infanterie et de cavalerie. Les élèves, recrutés entre 16 et 18 ans à l’issue d’un examen y suivent une formation de deux ans, souvent raccourcie en raison de l’effrayante consommation en officiers des guerres napoléoniennes. Les 500 élèves sont regroupés en 5 compagnies (puis 9 plus tard) qui ne forment qu’un unique bataillon. Les anciens forment les compagnies de chasseurs et de grenadiers, les moins bien classés, les compagnies de fusiliers, alors que les jeunes sont appelés « conscrits ». L’encadrement des élèves est à la charge des anciens, seuls un capitaine et un adjudant sont cadres de contact dans chaque compagnie. La discipline de l’école est très stricte et la vie très dure. Le programme des études est un compromis entre l’enseignement général et l’instruction militaire et physique. Dans ce milieu fermé, la vie quotidienne est riche en contraintes et en anecdotes. Les élèves doivent supporter des repas pris debout et faits de mets médiocres.

Cela explique l’importance du « cornard », petit supplément de nourriture que chacun se procure par des moyens divers et illicites. Les duels sont également très répandus. En effet, Napoléon ayant eu le tort de se rappeler avec nostalgie les duels de Brienne devant les élèves, le général Bellavène eut le plus grand mal à endiguer la vague de duels qui s’en suivit. Les sabres et les baïonnettes furent supprimés mais les jeunes continuèrent les combats au compas. En janvier 1805 l’école prend le titre d’école spéciale impériale militaire et formera à Fontainebleau 27 promotions. Dès lors, l’école devenue trop petite, est transférée en 1808 à Saint-Cyr. Elle s’installe alors dans les bâtiments de la Maison Royale de Saint-Louis, que Louis XIV avait établie en 1685 pour recevoir 250 demoiselles nobles et pauvres dont les pères étaient morts au service du roi.

les uniformes de 1808 à 1815

Le 16 juillet 1815, l’école est dissoute mais elle est reconstituée dans les mêmes lieux en 1818. Elle y restera pendant 122 ans. Au cours d'une si longue période, les conditions d’admission, l’organisation, les programmes d’étude, les conditions de sortie sont plusieurs fois modifiés. Mais la mission et l’esprit demeurent les mêmes. C’est dans les trente à quarante premières années que les usages de l’école se confirment. L’argot et les chants se fixent et les cérémonies, qui deviendront traditionnelles, sont organisées.

Les uniformes de 1818 à 1837

Le souvenir de Napoléon se fait de plus en plus marquant. Pour la première fois depuis 1815, les victoires impériales sont célébrées par le baptême des cours d’Austerlitz et de Wagram en 1830 et 1831. Le 1er janvier, anciens et recrues fraternisent à la cérémonie dite de l’émancipation qui peut être considérée comme l’origine du baptême. C’est sous la monarchie de juillet que s’établit la tradition de donner un nom aux promotions avec en 1834 la promotion « de la comète ». C’est avec la promotion d’Isly qu’est inventé le chant de la « galette » toujours chanté aujourd’hui.

Esquissée en 1845, la célèbre tenue de Saint-Cyrien prend sa forme définitive en 1852. Le casoar est porté pour la première fois le 24 août 1855, à l’occasion d’une revue passée à Paris par la reine d’Angleterre.

Les uniformes de 1848 à 1874

Après la défaite de 1870, un drapeau provisoire est donné à l’École Spéciale Militaire sur lequel figurent l’inscription « Premier Bataillon de France » et la devise : « Ils s’instruisent pour la défense de la Patrie » ; celle-ci remplace l’ancienne devise « Ils s’instruisent pour vaincre ». En 1880, ce drapeau est remplacé par celui qui portera jusqu’en 1919 la même devise que la majorité des corps de troupe : « Honneur et Patrie ».

Le redressement de la France passe par la restructuration de son armée et l’augmentation du nombre d’élèves. L’école s’agrandit donc rapidement avec la construction d’une nouvelle aile appelée « Novi Bazar » du nom d’un district serbe rendu célèbre durant la guerre des Balkans. Les recrues qui y vivent sont rapidement surnommés les « bazars ». Le Triomphe du tonneau devient la fête traditionnelle permanente de fin d’année et se termine par le baptême de la jeune promotion.

Après la guerre, l’école retrouve sur son drapeau sa vieille devise impériale, mais la tenue est bleu horizon et celle de naguère ne reparaît que lors du défilé du 11 novembre 1932. L’école fournit alors des officiers à l’aviation, jusqu’en 1935, puis, par exception, en 1939 et 1940. La tragédie de 1940 ouvre une période chaotique.

En 1940, l’école est repliée à Aix­en-Provence. Elle est fermée en 1942 après l’invasion de la zone Sud et la dissolution de l’armée d’armistice. De nombreux cadres et élèves rejoignent alors la résistance. Dans le même temps, la France libre a pris le relais en formant des promotions de « cadets ».

Les 12 juin, 21 juin et 20 juillet 1944, des bombardements alliés détruisent les antiques bâtiments de Saint-Cyr. En décembre 1944, une partie des promotions « Croix de Provence », « Veille au drapeau » et « Rome et Strasbourg » est regroupée à Cherchell en Afrique du nord pour terminer la formation des officiers de l’armée de libération.

Artisan de « l’amalgame » dans l’armée de la libération et fervent protagoniste d’un style de formation dynamique et sportive (l’école de Rouffach), le général de Lattre crée en 1945, sur le site de Coëtquidan en Bretagne, «une école unique pour une France unie». L’école prend alors le nom d’École Spéciale Militaire Interarmes : elle accueille dans le même creuset de jeunes civils issus du concours externe et des militaires à qui les circonstances n’avaient pas permis de préparer le concours, mais dont les états de services et l’expérience acquise étaient source d’enrichissement mutuel.

En 1961, la dénomination « École Spéciale Militaire de Saint-Cyr » est reprise et les élèves issus du concours interne, qui retrouvent par là même leur autonomie et leur mode de recrutement propre, forment désormais l’École Militaire Interarmes. La construction des bâtiments de l’école actuelle, commencée en 1962, sera terminée en 1969, alors que les murs de la vielle école sont relevés pour abriter un collège militaire devenu aujourd’hui le lycée militaire de Saint-Cyr l’École.

Ainsi, le site militaire de Coëtquidan regroupe trois écoles complémentaires mais aux identités affirmées qui forment la majeure partie des officiers d’active de l’armée de Terre, ainsi que de nombreux officiers étrangers provenant de tous continents. « Maison mère des officiers », elle forme également les officiers sous contrat de l’armée de Terre, destinés à l’encadrement ou à des postes de spécialistes dans les formations. Elle accueille aussi, à l’occasion du Triomphe, les officiers de recrutement semi-direct tardif qui reçoivent leurs galons d’officiers.

Telle est l’histoire de l’Ecole. Malgré les épreuves, en dépit des transformations, l’esprit saint-cyrien est resté immuable, avec la légendaire devise inscrite sur les plis de son drapeau, qui flotte toujours au-dessus des Casoars pour l’honneur et la gloire de la France.

Hauts les coeurs et chic à Cyr !

Sources