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François-Auguste de Parseval-Grandmaison
(1759-1836)

Peintre, Poète et Académicien
membre du corps scientifique de l'armée d'Orient
membre de l'Institut du Caire

Biographie

adaptée des livres de famille

François Auguste de Parseval, Sieur de Grandmaison, Ecuyer, est né le 27 mai 1759 à Paris, mort au même lieu le 7 décembre 1834. Il est le frère cadet du mathématicien Marc-Antoine de Parseval des Chesnes (1755-1836). C'était un artiste doué pour la peinture, la poésie et les lettres, il entra à l'Académie Française en 1811 à 52 ans, succédant à Monsieur de Saint-Ange. A sa mort, il laissa son siège à Monsieur de Salvandy. Il repose au cimetière du Père Lachaise.

Le peintre

Doué de grandes dispositions pour la peinture, il fut dans sa jeunesse l'élève du célèbre peintre Louis David et acquit à son école un beau talent qui lui fut très utile plus tard, car, complètement ruiné par la révolution, il put gagner honorablement sa vie sous la Terreur en faisant des portraits.

L'oeuvre de François-Auguste de Parseval de Grandmaison est à considérer avec une extrême prudence, tant celle-ci, soutenue par une technique affirmée, sans contraste avec le courant néoclassique de la période révolutionnaire, n'est qu'une petite partie d'une carrière qui s'étend majoritairement au-delà de la peinture. La formation artistique à l'Académie à partir de 1780, puis sa participation au Salon semblent couvrir une vingtaine d'années. Les livrets des Salons qui le citent en 1791, 93 et 95 lui prêtent un égal intérêt pour la scène de genre, la scène mythologique et le portrait. Massacre des Innocents, Portrait de femme, Junon attachant les yeux d'Argus à la queue de son paon, Vestale ayant laissé éteindre le feu sacré, sont les sujets qui l'inspirent alors.

Voici la liste des toiles qu'il exposa:

François-Auguste exposera une dernière fois au salon de 1802, peu de temps après son retour d'Egypte.

Le poète et académicien

Etant rentré en possession d'une modeste partie de sa fortune, il abandonna la peinture pour la poésie. En 1798, à 39 ans, il fut choisi par Bonaparte pour faire partie de la Commission de savants qu'il emmenait en Egypte et à laquelle il avait tenu à adjoindre un poète. Il prit part à la rédaction du grand ouvrage de la Commission d'Egypte et commença sur l'expédition de Bonaparte dans ce pays, un poème qui resta inachevé (voir avis de recherche ci-contre). Peu après son retour d'Egypte, le 4 avril 1800, il fut nommé membre du Conseil des prises maritimes.

En 1811, il est élu membre de l'Académie française, succédant ainsi à M. de Saint-Ange. Ayant renoncé à doter la littérature d'une épopée moderne sur la campagne d'Egypte, il chercha dans les annales de notre histoire un sujet vraiment national. Il choisit le héros de la bataille de Bouvines, Philippe-Auguste, roi de France (1180-1223), vainqueur le 27 juillet 1214 de l'empereur germanique Otton IV de Brunswick et de ses alliés, Jean Sans Terre et le comte de Flandre. Cette bataille est considérée par les historiens comme la première victoire nationale. Il écrivit un poème épique intitulé "Philippe-Auguste Poème héroïque", publié en 1826.

Tout au début de ce poème, on lit cet "Avis de l'auteur" :

« Le poème que je présente au public est le fruit de vingt années consécutives d'un travail assidu, et je l'aurois gardé dans mon porte-feuille encore plus long-temps si la foiblesse de ma santé ne m'avoit fait sentir la nécessité d'en presser la publication ... »

Vingt années en effet seront nécessaires à François Auguste de Parseval-Grandmaison pour achever ce colossal ouvrage de 450 pages, composé très exactement de 10.000 alexandrins retraçant en 12 chants la bataille de Bouvines.

Un salon sous la restauration (1824)

Parseval-Grandmaison lisant des vers de son poëme de Philippe-Auguste
dans le salon de Mme Ancelot à l'hôtel de la Rochefoucauld. Reproduction photographique du tableau de Virginie Ancelot.

« Il y a avait de grandes différences entre les positions, les fortunes et les idées des personnes que je recevais; seulement, les poètes dominaient chez moi à l'époque où Parseval de Grandmaison nous lisait ses vers, et où je choisis une de ses lectures pour sujet de mon premier tableau... Ce sont donc des poètes qui entourent le lecteur, et qui écoutent de plus près les fragments de ce poème de Philippe-Auguste, dont on parlait alors, car Parseval aussi eut son jour. Bien des poètes, même parmi ceux qui avaient du talent, n'eurent pas ce jour où la lumière se fait pour laisser voir une oeuvre et permettre de la juger! Parseval fut de l'Académie française, et plus d'un salon s'est rempli d'une foule élégante et intelligente pour écouter ses vers. »

Virginie Ancelot

Extraits de l'allocution de l'académicien M. Lebrun :

« ... Toute la littérature de cette époque accueillit avec applaudissement cette oeuvre de talent et de patience, inspirée par le sentiment patriotique, et où on se plut à retrouver les vieux usages de la France, l'ancien Paris, les moeurs féodales, tous nos temps d'ignorance, de superstition, de galanterie et d'héroïsme, peints de couleurs vives et fidèles. ... »

Extraits de lettres de félicitations de François-René de Chateaubriand :

« ... j'irai avec vous retrouver aux champs de Bouvines l'honneur et la gloire de la France ... » (Chateaubriand, Paris 23 septembre 1825)

« ... Mes soldats armés par vous, Monsieur, seront dignes à présent de paraître à la bataille de Bouvines. Recevez, Monsieur, avec l'hommage de ma reconnaissante admiration, l'assurance de ma considération très distinguée. » (Chateaubriand, Paris 28 avril 1827)

Extraits d'une lettre de félicitations de Victor Hugo : « ... je vous écris donc uniquement pour vous remercier de votre amitié dont je sens tout le prix, et du beau présent que je lui dois ... Croyez, Monsieur et très honorable ami, que je vous suis bien particulièrement dévoué. » (Victor Hugo, ce 15 février 1826)

Ses autres oeuvres poétiques les plus estimées sont "les Amours épiques" et "la Garantie".

Sources