MAJ 21.11.2001

Ferdinand de Parseval-Deschênes
1790-1860
Amiral de France



L'amiral Ferdinand de Parseval, né à Paris le 27 novembre 1790, mort au même lieu le 10 juin 186O, est le cadet des cinq enfants d'Alexandre de Parseval Sieur des Chesnes et de Sophie Gromaire de la Bapomerie. En reconnaissance de sa carrière illustre, la France donna son nom à un bâtiment de guerre, l'aviso Amiral Parseval (1872-1898), voir le chapitre qui est consacré à ce navire. Un portrait de lui peint par Larivière en 1855 se trouve au Château de Versailles.
L'amiral Ferdinand de Parseval-Deschênes est enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris.
Concession perpétuelle Réf: 459-P/1860-Est (Ex 153853). Emplacement: 27°Division, N° cadastral 287, situé en haut à droite de la chapelle, puis chemin Monvoisin à 25m sur la droite rep.13.

Cliquer pour agrandir Son père Alexandre (1753-1839), conseiller du roi Louis XVI, perdit sa charge à la révolution. Il continua à servir dans l'armée jusqu'à la Restauration, époque à laquelle il entra dans l'Administration. C'est dans la tourmente et la terreur des premières années de la révolution que Ferdinand naquit à Paris le 27 novembre 1790.

(Cliquer sur les images pour les agrandir)
        Images, © Famille Parseval et/ou x? (DR)
Sources: © Famille Parseval. Documents consultés (DR): Service Historique de la Marine à Vincennes, Moniteur de la Flotte du 17 juin 1860, Journal des débats du 24 juin 1860, "Dictionnaire des marins français" de Etienne Taillemite (Edition Maritime et Outre-Mer 1982).



       Sa première campagne à 13 ans
       Trafalgar à 15 ans !

En 1804, à peine âgé de 13 ans, il s'embarqua comme matelot sur le Bucentaure dans l'escadre de la Méditerranée commandée par le Vice-Amiral de la Touche-Tréville, et assista à la prise du fort le Diamant à la Martinique. Comme aspirant, toujours sur le Bucentaure, il participa le 21 octobre 1805 à la bataille de Trafalgar de douloureuse mémoire, il n'avait que 15 ans.

« ... Chef de la hune d'artimon, il avait vu le vaisseau de Nelson, le victory, passer lentement à la poupe du Bucentaure, si près que la vergue de l'un accrocha le pavillon de l'autre, pendant que les cinquante pièces du vaisseau anglais, faisant feu l'une après l'autre dans l'arrière du vaisseau français balayaient les batteries de long en long et jetaient par terre quatre cents hommes de son équipage....» Extrait de "Vieux Souvenirs", par le Prince de Joinville.
Mâture broyée par les boulets de la flotte de l'amiral Nelson, le vaisseau désemparé se brisa dans la tempête à l'entrée du port de Cadix. Traversant à pied l'Espagne avec les quelques survivants du Bucentaure, Ferdinand regagna la France. Les souvenirs poignants de cette première campagne marquèrent toute sa vie.
Cliquer pour agrandir A partir de cette époque, et pendant les dix années de guerre qui suivirent, il participa à de nombreux combats. En 1809, il était sur l'Italienne commandée par le capitaine Julien de la Gravière, dans le combat victorieux des Sables d'Olonnes contre les Anglais. En 1812, nous le retrouvons enseigne de vaisseau au port de Lorient, prenant part à un combat soutenu par les frégates l'Andromaque et l'Ariane contre les Anglais. L'année suivante, il embarquait sur la Dryade et prit part sur cette frégate au combat qui fut Cliquer pour agrandir livré avec succès devant Toulon pour dégager le vaisseau le Romulus que la flotte anglaise venait d'encercler.

       Le temps des commandements
A partir de 1815, malgré son jeune âge, il avait 25 ans, il commanda successivement 3 avisos et assista le savant Beautemps-Beaupré dans la reconnaissance hydrographique des côtes de Bretagne. Peu après 1819, il passa au commandement de la Sauterelle et pris part à la possession de la Guyane.
Alors lieutenant, il s'illustra en 1822 au naufrage de l'Africaine sur l'île de Sable (Nord de l'Amérique) et fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en récompense de ce service signalé, qui lui valut également le commandement du brick le Faune.
Nommé capitaine de frégate en 1827 à 37 ans, Ferdinand de Parseval commande successivement la Bayadère, l'Euryale, l'Armide, la Victoire, le Suffren, la Didon et l'Iphigénie en 1838. Il participa activement avec cette frégate au blocus de Vera Cruz, et à l'attaque de Saint-Jean d'Ulloa. Malgré un équipage affaibli et disséminé par la fièvre jaune, mais galvanisé par son commandant, il prit ainsi une part glorieuse aux faits d'armes qui ont marqué l'expédition du Mexique.
Ferdinand de Parseval, au commandement du vaisseau l'Océan fut promu au grade de contre-amiral le 30 avril 1840, puis peu après nommé grand officier de la Légion d'honneur.

       Les hautes responsabilités. Le bombardement de Bomarsund.
Après avoir occupé les fonctions de major général à Toulon, et de préfet maritime de Cherbourg, il prend en 1841 le commandement de la division navale du Levant puis celui de l'escadre de la Méditerranée.
Vice-amiral le 15 juillet 1846, il occupe diverses hautes responsabilités, dont celle de préfet maritime de Toulon et pour la seconde fois, reprend le commandement en chef de l'escadre de la Méditerranée, portant son pavillon sur le Friedland
En 1851, il est appelé au conseil d'Amirauté, puis à la présidence du conseil des travaux de la marine.
En janvier 1852, l'Empereur Napoléon III l'élève à la dignité de sénateur

Bomarsund 16 août 1854   En 1854, l'Empereur lui confie, sur le vaisseau amiral l'Inflexible, le commandement en chef de sa 3me escadre destinée à opérer dans la Baltique. Son nom est maintenant attaché à la bataille de Bomarsund dans l'île d'Åland située à 150 km au NNE de Stockholm remportée contre la Russie.
Cliquer pour agrandir Une forteresse édifiée par la Russie défendait le détroit de Bomar, cette redoutable fortification tenue par 2400 hommes, avait pour contour les deux tiers d'un cercle de 135 mètres de rayon maçonné sur plusieurs étages et hérissé de 185 pièces d'artillerie.
Après huit jours de bombardements au canon de 160 à 550 mètres et de 320 à 750 mètres, l'escadre de l'amiral Ferdinand de Parseval vint à bout de cet ouvrage colossal et c'est le 16 août 1854 que Bomarsund se rendit. Les vaisseaux russes retirés au fond du golfe de Finlande derrière les fortifications de Cronstadt en face de Saint-Pétersbourg, ne devaient plus se montrer dans la Baltique.
A l'issue de cette brillante campagne, menée dans des eaux difficiles et avec des moyens insuffisants, l'Empereur éleva l'amiral à la dignité de grand-croix, suivie bientôt de celle d'amiral de France le 2 décembre 1854, maintenu en activité sans limite d'âge.
De simple matelot âgé de 13 ans sur le Bucentaure en 1804, jusqu'au grade le plus élevé de la hiérarchie navale d'amiral de France à sa mort le 10 juin 1860, ces 56 années de brillants services de l'illustre amiral Ferdinand de Parseval-Deschênes auront été un modèle pour le développement de la puissance navale de la France. A ses qualités de marin hors pair, s'ajoutait une bienveillance et une égalité de caractère qui ne se démentirent jamais. Il était adoré des matelots et savait par la politesse de son langage, rendre facile pour ses collaborateurs les exigences du service, qui à cette époque de marine à voile étaient particulièrement rudes.

       Distinctions
Ferdinand de Parseval était Chevalier de Saint-Louis, Chevalier de la Légion d'honneur, Grand officier de la Légion d'honneur, Grand-Croix, décoré de la médaille militaire et de la médaille de Sainte-Hélène, Grand-Croix de Sainte-Anne de Russie et du Nicham-Iftikhar, Commandeur de Saint-Georges des Deux-Siciles et dignitaire d'un grand nombre d'ordres étrangers. Il était en outre Sénateur et Président du Conseil des travaux de la Marine.




Barre orange



Il avait épousé, dans la chapelle du château de Chambéry, le 14 septembre 1831, Joséphine Marguerite de Caze de Méri (1798-1882). Ils n'eurent pas de descendance.

       Les obsèques nationales de Ferdinand de Parseval furent célébrées par décret du 12 juin 1860 signé de Napoléon, Empereur des Français, en l'Eglise de l'hôtel impérial des Invalides le 16 juin 1860. On lisait ces mots sur les écussons qui décoraient l'église: "Trafalgar, Alger, Saint-Jean d'Ulloa, Vera-Cruz, Bomarsund". Il est enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris avec pour seules inscriptions sur la partie verticale de la tombe une ancre de marine en relief et les 2 lettres gravées FP. Par bonheur, la dalle horizontale réservée à son épouse Joséphine rappelle l'origine par cette inscription « Amirale de Parseval décédée à Paris le 28 octobre 1882 »

       Cette tombe doit être entretenue par et à la charge de la famille, à défaut elle sera l'objet d'une procédure d'expulsion. En clair, par manque d'entretien, nous risquons de voir la sépulture de l'amiral et de son épouse versée à la fosse commune.

       La tombe a été remise en état par la famille en février 1997, à nous tous et à nos descendants de l'entretenir dignement en mémoire de notre illustre ancêtre.



Barre orange
Mon e-mail, e-mail jbaudouin de Parsevalavec un click sur la plume.
(From: Web jbaudouin de Parseval)
Retour à la page précédente